La Nouvelle Syrie : De la Cendre de la Guerre à une Économie Durable : Feuille de Route vers une Économie Forte et Durable
- أنس الأسود (Anas Alaswad)
- 2 févr.
- 5 min de lecture

Aujourd’hui, la Syrie se trouve à un moment décisif de son histoire. La destruction économique et sociale causée par les longues années de guerre menées par le peuple contre l’ancien régime n’est pas la fin du chemin, mais un nouveau départ qui ouvre la voie à une transformation radicale de l’économie et de ses mécanismes. La Syrie peut se transformer en un oiseau mythologique, renaissant de ses cendres pour bâtir une économie plus forte et plus durable. Le passage à une “économie de marché libre dirigée” n’est pas seulement un choix, mais une nécessité pour repositionner économiquement la Syrie sur la scène régionale et mondiale. Cet article examine les leçons historiques des économies mondiales et explique comment le modèle d’économie de marché libre dirigée et la spécialisation pour obtenir un avantage concurrentiel peuvent être la base d’un avenir économique plus stable.
Contexte historique : Leçons des pays réussis
L’histoire regorge de leçons dont la Syrie peut s’inspirer. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne a adopté des politiques économiques alliant marché libre et intervention gouvernementale dans le cadre de “l’économie de marché social”, ce qui a conduit à une stabilité économique et une croissance rapide. La Corée du Sud, dans les années 1970, a orienté ses ressources vers des industries spécifiques comme l’électronique et l’automobile, ce qui en a fait une puissance économique mondiale. Les leçons tirées de ces expériences montrent qu’une économie réussie a besoin d’une vision intégrée qui combine le marché libre et une planification stratégique.
Lorsque les solutions traditionnelles ne suffisent pas : des solutions à court terme
Les exemples historiques prouvent que l’équilibre entre la liberté du marché et le rôle régulateur du gouvernement est la clé du succès économique. Prenons l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale : son économie ne s’est pas redressée uniquement grâce au marché libre, mais grâce à des politiques intelligentes visant à protéger les travailleurs et à lutter contre le monopole. L’expérience de la Corée du Sud dans les années 1970 montre comment les gouvernements ont dirigé les ressources vers des industries stratégiques telles que l’électronique et l’automobile, transformant ainsi un pays pauvre en un géant économique mondial. Ces modèles montrent que la construction d’une économie prospère ne réside pas dans le fait de laisser le marché fonctionner de manière totalement libre, mais dans sa gestion intelligente pour atteindre un équilibre entre la liberté économique et le développement social.
De l’isolement à la concurrence : Construire un avantage concurrentiel pour l’économie syrienne
Dans le monde économique moderne, le succès se mesure par l’excellence et la spécialisation. Aujourd’hui, les pays sont comme des entreprises ; ils ont besoin d’un avantage concurrentiel clair pour occuper une place prestigieuse sur le marché mondial. Regardez la Suisse, qui a excellé dans les industries de haute précision et le secteur financier, ou la Corée du Sud, qui a forgé une identité économique en se spécialisant dans les technologies et l’automobile.
La Syrie possède des ressources naturelles riches et des terres agricoles fertiles, mais ses politiques économiques passées étaient isolationnistes, cherchant à produire tout en interne sans se concentrer sur de véritables points forts. Cette approche ressemble à une personne qui essaie d’être bonne en tout, mais qui ne maîtrise rien. Le résultat ? Une économie faible et non compétitive.
La première étape est la “spécialisation intelligente” : une agriculture de haute qualité, des industries manufacturières et les énergies renouvelables. Ces secteurs, s’ils sont investis de manière stratégique, pourraient transformer la Syrie en un acteur économique puissant.
Qu’est-ce que l’économie de marché libre dirigée ?
L’économie de marché libre dirigée est un système économique qui combine la dynamique du marché libre et le rôle de l’État en tant qu’organisateur et guide stratégique. Dans ce système, les forces de l’offre et de la demande déterminent les prix des biens et services, ce qui favorise l’efficacité et l’innovation. Cependant, l’État intervient en temps voulu pour garantir la stabilité économique et protéger le pays contre les crises pouvant résulter du chaos du marché, telles que les monopoles ou les disparités sociales.
Nous pouvons comparer ce système à un capitaine de navire qui laisse le vent pousser les voiles, mais qui garde la barre pour s’assurer que le navire suit la bonne direction et évite les rochers. Par exemple, l’État intervient pour orienter les ressources vers des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, les industries manufacturières et l’énergie, et stimule la croissance en fournissant des infrastructures et en garantissant la justice sociale.
Dans des expériences réussies comme celles de l’Allemagne et de la Corée du Sud, ce modèle a joué un rôle central dans la renaissance économique, où le marché libre était un outil pour réaliser l’efficacité, tandis que l’intervention de l’État assurait la stabilité et l’orientation vers des objectifs de développement spécifiques. Ce mélange équilibré fait de l’économie de marché libre dirigée un modèle idéal pour des pays en phase de reconstruction, comme la Syrie, car il combine la liberté de la croissance économique avec une direction visant à réaliser l’intérêt public et durable.
L’économie réelle : la base de la durabilité
La véritable croissance ne vient que des secteurs qui produisent des biens et des services tangibles. L’investissement dans l’agriculture, l’industrie, la technologie et l’énergie n’est pas seulement un choix, mais une nécessité.
1. L’agriculture : Une force inexploitable
La Syrie possède l’une des terres agricoles les plus riches de la région. En modernisant les systèmes d’irrigation, en améliorant la qualité des semences et en fournissant un soutien technique, l’agriculture pourrait devenir le pilier de l’économie. L’exemple des Pays-Bas est inspirant ; malgré sa petite taille, elle est devenue le deuxième plus grand exportateur agricole mondial grâce aux technologies modernes dans ce domaine. La Syrie pourrait reproduire ce succès en se concentrant sur le développement de cultures de haute qualité destinées à l’exportation, ce qui répondrait également à une demande intérieure croissante.
2. Les industries manufacturières : Une valeur ajoutée pour l’économie
Les industries manufacturières ajoutent de la valeur aux matières premières locales et renforcent la compétitivité à l’échelle mondiale. Cette valeur ajoutée est ce qui crée des bénéfices réels et transforme les matières premières en or. L’expérience du Vietnam est un exemple vivant ; elle s’est concentrée sur la fabrication d’électroniques et de textiles, soutenue par des politiques gouvernementales innovantes, faisant de ce pays l’une des économies les plus dynamiques. La Syrie peut construire des industries manufacturières solides, telles que les produits agricoles transformés, les aliments et les médicaments, si l’infrastructure est améliorée et que des formations adéquates sont fournies aux travailleurs.
3. Les énergies renouvelables : Une source inépuisable
Avec la demande croissante pour de l’énergie propre dans le monde, la Syrie pourrait exploiter ses ressources naturelles pour devenir un leader dans ce secteur. L’énergie solaire et éolienne pourrait être la clé pour fournir de l’énergie à prix abordable et exporter l’excédent. Ce secteur devient également crucial pour les transports et les réseaux d’approvisionnement, car de plus en plus de solutions d’énergie alternative sont utilisées.
Conclusion : Le chemin vers un véritable redressement
L’économie syrienne a besoin d’une transformation radicale, loin des solutions temporaires et des instruments de gestion de crise, sans une stratégie claire pour définir des spécialités. Les réformes structurelles axées sur l’économie réelle, à travers l’agriculture, l’industrie et l’énergie, sont la seule voie vers une durabilité économique véritable.
Bien que les défis soient énormes, l’opportunité demeure pour reconstruire une économie qui place la productivité et la durabilité au cœur de sa stratégie. La question qui se pose est : la Syrie saisira-t-elle cette opportunité historique pour écrire un nouveau chapitre de succès, ou restera-t-elle prisonnière des politiques du passé qui ont montré leurs échecs ?
Références
1. Gerber, James. International Economics. Pearson, 2021.
2. De Schutter, Olivier, Johan Swinnen, Jan Wouters. Foreign Direct Investment and Human Development. Routledge, 2012.
3. Mody, Ashoka. Foreign Direct Investment and the World Economy. Routledge, 2006.
4. North, Douglass. Institutions, Institutional Change and Economic Performance. Cambridge University Press, 1990.
5. Innovations in Foreign Direct Investment Attraction. Published Report, 2021.
6. Attracting Foreign Direct Investments. Published Report, 2019.
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